samedi, 30 janvier 2010
L'Agence Tous Risques (The A-Team) : présentation et thèmes de la série
Re-publication ici d'une autre série marquante des années 80 (en plus de STAR TREK : The Next Generation) : la célèbre Agence Tous Risques, dont la version 2010 devrait débarquer... cet été au cinéma ! ^^
Présentation générale
Retour sur l' une des séries les plus célèbres des années 8O. Mais rappelons brièvement le concept de la série tel qu'il est présenté au début de la série : Une dizaine d' années auparavant, les hommes des commandos spéciaux, alors au Viet-nam, sont accusés d' avoir pillés une banque. Arrêtés par les autorités militaires, ils parviennent toutefois à s'évader et se réfugient dans les bas-fonds de Los Angeles où ils aident les plus faibles s'ils peuvent louer les services de ces mercenaires, tout en fuyant la police Militaire lancée à leurs trousses. Ces hommes se font désormais appeler L' Agence Tous Risques (the A-Team, en VO). Spécialistes chacun dans un domaine, la série peut être considérée comme une version décalée et comic-book de Mission : Impossible.
Enième production de Stephen J. Cannell, un des plus prolifiques producteurs des années 80 au même titre que qu' un Aaron Spelling. The A-Team appartient à cette vague de séries lancées et achetées en masse par les chaînes de TV française reposant sur un concept simple résumable en quelques lignes, et des héros monolithiques écrits une fois pour toutes. Les scénarios de ces séries manquent au bout d' un moment d' originalité, puisque basés sur des séquences-clés que le téléspectateur aura plaisir à retrouver de semaine en semaine, et ayant tendance à se répéter.
Si la série connaît à raison un immense succès populaire à la fois en France et aux Etats-unis, la formule s'épuisera toutefois après la saison 4, au point que certains changements prendront place pour la saison 5, la moins intéressante puisqu' elle dénature le concept de base de la série : l'Agence, après avoir été finalement arrêtée et être passée devant un tribunal militaire, se voit offrir l' amnistie en échange de travailler pour le compte du gouvernement américain.
Un nouveau membre, Frankie Santana avait été intégré peu de temps auparavant à l' équipe, portant son nombre à 5, et l' équipe est désormais sous les ordres du Général Hunt Stockwell, un personnage incarné par Robert Vaughn, le des Agents très spéciaux.
Les Personnages
Au nombre de 4 au départ, ils présentent la caractéristique d' être suffisamment définis pour ne pas connaître d' évolution notable (là n'est pas le plus important). Mais aussi d' avoir été écrits pour les acteurs les incarnant.
Le Colonel John "Hannibal" Smith (George Peppard) : son surnom en dit déjà long sur le personnage, puisqu' il provient du célèbre Hannibal, bien sûr avec qui il partage le génie militaire. Habile dans les déguisements, souvent des personnages de vieillards, il est le chef incontesté de la bande, et c'est lui qui élabore les plans que ces hommes mettront à exécution. Si les personnages sont à peu près tous sur le même plan, Hannibal sait toutefois, en de très rares occasions, en appeler à la hiérarchie militaire dont les personnages sont encore très marqués.
Capitaine "Looping" ("Howling Mad", en VO) Murdock (Dwight Schultz) : véritable cinglé incarné avec génie par Dwight Schultz, il est souvent le soutien et le renfort de l' équipe. Il ne vit pas avec eux mais et souvent enfermé en hôpital psychiatrique, d'où le Futé et ou Amy le sortent afin d' aider l' équipe. Il est un remarquable pilote, d' hélicoptère en particulier, bien qu' il soit à même de piloter tout ce qui vole.
Sergent Bosco "B.A." (pour Bad Attitude) Barracus, dit "Barracuda" (en VF) : il est l' homme fort, le musclé du groupe. Celui à qui il ne vaut mieux pas chercher des noises. Véritable génie de la mécanique, c'est lui qui réalise et met au point les diverses transformations que les véhicules ou le matériel mis à disposition subiront afin de devenir des outils de guerre.
Templeton Peck, dit "Futé" ("Face", en VO) (Dirk Benedict) : incontestablement le beau gosse, le séducteur de la bande. Un roi de 'l arnaque qui se sert de ses talents pour embrouiller les gens et obtenir ce qu' il veut.
Amy Allen (Melinda Culea) : la journaliste destinée à enquêter sur les 4 mercenaires, se lie d' amitié très rapidement avec eux, au point de faire dans un premier temps partie de la bande. Hélas, elle restera cantonnée au statut de femme que l'on a besoin de protéger, et disparaîtra assez rapidement de la série.
Lance LeGault : Colonel Roderick Decker (1983-1984) : le colonel acharné à retrouver l'Agence, arrivant toujours systématiquement trop tard, souvent nargué par Hannibal qui parvient à faire échapper l'équipe juste à temps.
William Lucking : Colonel Lynch (1983-1984)
Robert Vaughn : Gen. Hunt Stockwell (1986-1987)
Eddie Velez : "Dishpan" Frankie Santana, le cinquième membre de l'équipe, les rejoignant pour la Saison 5, et faisant double-emploi avec Futé (1986-1987)
Divers thèmes abordés dans la série
A) Une série comic-book
La série peut être vue comme une série comic-book : le quatuor présenté fait terriblement penser à une équipe de super-héros, chacun possédant ses propres qualités, son domaine de prédilection. (ce qui se traduirait dans un comic-book par ses pouvoirs). L' équipe sert le bien et des valeurs positives comme la justice et l' aide aux plus faibles. Les vilains qu' ils combattent ne font guère le poids face aux 4 mercenaires. Comme la plupart des super-héros, l' équipe possède une amie journaliste, en l' occurence Amy, un peu la Aprile des Tortues Ninjas, qui elles aussi voyageaient dans un van aménagé.
Comme dans la plupart des plus célèbres comics, le chef de la bande, Hannibal possède sa propre phrase-culte, qu' il sort au moins une fois par épisode : " J'adore quand un plan se déroule sans accroc. "
Dans les FF, la Chose possède son propre cri de guerre, " It 's clobberin' Time " (" c'est l' heure de la castagne ", remplacé à l' époque en VF par " Ca va chauffer ").
Les personnages sont facilement identifiable par leur look particulier, propre à chacun : les gants de cuir et le sourire, ainsi que le cigare vissé au bec d' Hannibal, les "baguouses" et les colliers de Barracuda, le blouson de cuir et le brushing impeccable du Futé, la casquette, et le blouson en cuir de Looping Murdock.
Comme la majorité des héros de séries des années 80, l' A-Team est clairement identifiable aux véhicules utilisés, des véhicules quasiment iconiques aux lignes et couleurs à la fois simples et marquantes : le van noir aux bandes rouges de Barracuda, à l' intérieur couvert de moquette, qui sert souvent de Q.G. Mobile, et la voiture de sport blanche aux bandes rouges du Futé.
La série n'oublie pas d' être machiste et mysogine : les quelquespersonnages féminins sont pour laplupart fades, se pamant devant le Futé. Ce sont souvent des D.E.D. (Demoiselles en Détresse) qu' il faut aider ou sauver. Elles sont le repos du guerrier, d' innombrables conquêtes potentielles. Et Amy ? Si elle trouve naturellement sa place dans l' équipe, son role se trouve se trouve considérablement amoindrie dans la saison 2 : peu de répliques, peu d' importance lui sont accordées. De plus, l' équipe a souvent à coeur de la protéger et veiller sur elle. A l'image des personnages féminins de comics des années 60 (!), comme la fille invisible, par exemple. Amy sera remplacée par la suite par un autre personnage féminin, Tawnia Baker, encore plus inconsistant.
B) Une comédie d' action
Difficile de prendre au sérieux les bagarres de ces quatre baroudeurs. Si Barracuda vient à bout de ses adversaires, de même que John Smith, on a du mal à imaginer que le playboy a la gueule d' ange Templeton Peck ait pu être un soldat d' élite, de même que le chien fou Murdock, et encore moins qu' ils puissent assomer un adversaire d' un coup de poing. L' action dans Agence Tous Risques remplit les quotas d' un spectacle avec ses passages attendus, et les bagarres font partie du lot. On peut les considérer comme l' équivalent des claques assomant les méchants assénées par Bud Spencer dans les films du fameux duo héros de nombreux films.
Les militaires, toujours sur les traces des inssaisissables mercenaires, se font facilement duper et passent en général pour des idiots, ne sachant reconnaître Hannibal sous son postiche et maquillant à peine sa voix. Les poursuites en voiture sont calibrées et répondent aux canons de l' époque, pneus qui crissent et envol spectaculaires se rencontrant à longueur d' épisode. L' Agence sera dans un premier temps poursuivie par le Colonel Lynch, avant que celui-ci ne soit remplacé, par son incapacité à mettre hors-course les 4 héros, par un colonel un peu plus malin (sans toutefois parvenir à plus de réussite), le Colonel Decker, toujours accompagné d' un acolyte, le Capitaine Crane, un soldat noir qui l' accompagne en permanence, les fameux Black et Decker (sic) de la série.
Le doublage français, servi par des comédien de grand talent qui s'en sont donnés visiblement à coeur joie, renforce l' aspect comédie du show et sert les numéros d' acteur savoureux de Dwight Schultz et George Peppard. Si ces acteurs furent les héros d' autres séries ou jouèrent bien sur d' autres rôles, ils restent surtout célèbres (surtout en France) pour leur interprétation dans la série.
C) Un portrait inquiétant de l' Amérique.
Derrière la rigolade et la comédie, on peut toutefois voir dans la série (comme dans bien d' autres datant des années 80 un message plus inquiétant et préoccupant. Tout comme Rambo, toutes proportions gardées, les 4 héros ont, selon les épisodes, plus ou moins de mal à s'adapter et à retrouver leur place dans la société. Si ceux-ci tentent de mener une existence ordinaire, ils n'en gardent les traces de la Guerre du Viet-Nam. Hannibal Smith, le plus marqué sans doute, se croit parfois toujours en guerre. Le combat contre les criminels lui en donne parfois l' illusion.
De plus, en pleine amérique reagannienne, le contexte est favorable à l' apparition de vigilantes. Des personnes suivant leur sens moral et servant le bien sans dépendre en aucune façon des lois. Les figures censées incarnées le bien, la justice, sont des figures soit corrompues abusant de leur pouvoir (c'est parfois le maire ou le shérif d' une petite ville des Etats-Unis que doit combattre l' A-Team), ou faibles, incapables d' assurer l' ordre par elles-mêmes sans faire appel à une aide extérieure.
La série ne néglige pas, en outre, d' aborder la réalité sociale de l' époque. La guerre fait encore rage dans certaines parties du globes, l' armée n'hésitant pas à vouloir récupérer les mercenaires pour les faire passer en cour martiale, mais peut-être aussi pour leur confier certaines missions requérant des commandos spéciaux possédant certains talents. Dans l' amérique contemporaine, la drogue devient l' un des fléaux, et la série présente parfois des trafiquants. Tout cela, le téléspectateur français ne s'en rendra jamais compte. Le doublage français visant à transformer la série en divertissement familial destiné aux samedis ou dimanche après-midis de l' époque sera particulièrement édulcorée. Ainsi, toutes les références à différents conflits, à la guerre du Viet-Nam furent soigneusement gommées. Probablement une volonté délibérée de TF1, la censure ne datant pas d' hier. De même, toutes les références à la drogue furent soigneusement gommées, ce qui donne parfois de savoureux dialogues. Morceaux choisis : L' équipe découvre des sachets de cocaïne dissimulés dans du pain. Smith : " Je ne pense pas que ce soit du sucre en poudre ".
Un flic faisant partie d' un groupe de policiers corrompus a une série de maîtresses avec qui il couche. Smith (en VF) : " Une sorte de Dom Juan des faubourgs. "
Et aujourd'hui ?
La série a de toute évidence marqué les esprits à travers le monde. Qui n'a jamais regardé un péisode de cette mythique série, ou n'a jamais entendu la réplique-culte d' Hannibal : " J' adore quand un plan se déroule sans accroc " ? Ou ne se rappelle pas de l' entrainant générique français ? Célèbre à travers le monde, une musique de l' anime Full Metal Panic ! reprend le célèbre générique original de la série.
A Hollywood, où un engouement soudain est né pour les séries des années 70 et 80 que l 'on rêve d' adapter, la nostalgie devant garantir un nombre suffisamment important de spectateurs, un projet de revival courre depuis un certain moment. Le projet semble toutefois avoir avancé, et être arrivé à terme, puisque le film débarquera bien sur nos écrans en été 2010.